Depuis 2022, la loi anti gaspillage interdit la destruction des invendus textiles.
Elle oblige les marques à les recycler, les déstocker, elles peuvent aussi les donner à des associations, en échange d’une réduction fiscale équivalente à 60 % de la valeur déclarée du don.
Une mesure pensée pour encourager la politique RSE, mais aujourd’hui largement utilisée — voire contournée — par de grands acteurs du textile comme Shein, ou certaines enseignes françaises, avec le concours de plateformes spécialisées telles que Comerso, Dealinka ou Done.
Si le don reste plafonné à 0,5 % du chiffre d’affaires annuel d’une entreprise, cela peut tout de même représenter des montants conséquents pour les groupes réalisant plusieurs milliards d’euros. Résultat : ces marques récupèrent des allègements fiscaux significatifs sur des stocks peu coûteux à produire, tout en bénéficiant d’une image plus vertueuse.
Certaines enseignes vont encore plus loin dans la logique d’optimisation, en structurant leurs propres canaux de réemploi — via des réseaux de boutiques solidaires, logés parfois dans des locaux publics subventionnés. Ce modèle permet de garder la main sur les dons tout en accédant aux avantages fiscaux. Mais dans les faits, une part importante des invendus finit tout de même chez les associations, qui peinent à gérer des volumes toujours croissants.
Ce système entretient la surproduction, fragilise la filière du réemploi textile, et désavantage les acteurs de la seconde main, dont les modèles reposent sur des produits à trier, nettoyer, remettre en état.
Face à cela, une alternative vertueuse existe : les process barter.
TEC propose de racheter les invendus à un prix supérieur à celui des soldeurs, en échange de crédits barter utilisables pour financer des campagnes de publicité. TEC prend en charge la revente des produits via des circuits respectant les conditions des marques. Ce modèle innovant permet de réduire le gaspillage, éviter une éventuelle dépréciation, et soutenir l’économie circulaire sans saturer les associations.
Si la loi avait pour objectif de freiner les déchets textiles, sa mise en œuvre actuelle interroge.